»Where order in variety we see,
And where, tho' all things differ and agree.«
Alexander Pope, Windsor Forest
Chroma
Several experiences led me to do this kind of photography. For a long time I had been searching for the unobtrusive, for something unassuming, something to give me peace. I had always imagined pictures that merely seemed interesting to me. But that had to stop. Simply being in a garden and taking pictures: this idea appealed to me. Not as a specific idea, though. Just fields, trees, and sky.
Guided by this idea and the reading of an excellent book, “The English Garden” by Hans von Trotha, I visited famous English landscape gardens of the 18th century (Rousham, Stourhead, Petworth and other). The historical idea of transforming the views of landscape painting into sculpted nature made me aware of the fact that photographers, concentrating on a motif, mostly place a specific object in a picture. I was tempted to look for pictures that do not depict certain objects that attract the eye. I found those pictures in the Friedenswald park and the Forstbotanischer Garten in Cologne, where the photos were to be taken.
Not long afterwards, I saw a film where a painter sets up his easel out in the open under a tree on a summer's day and starts painting a picture. Just before placing the first brushstroke, the shade of a tree fell onto the white canvas. I was impressed by the quickly changing images which poured over me simply from the play of light and shadow. I wanted to try that out. I got a white panel to use as a projection surface to catch the shadows. Observing the shadows turned out to be quite fascinating. Various pictures changed in rapid succession, beginning with rather static abstract views, which form an amazing contrast to the real view of the park, up to the pictures that stop being abstract and reveal the shapes and forms. The play of the wind in the leaves and branches quickly varied the images – like in a film played at a higher speed. You see photographs of seemingly abstract and concrete images referring to each other.
The Chroma photographs show pictures of shadows projected into a garden landscape. These shadow pictures do not disclose themselves to the eye of the viewer because air does not absorb the diverse shadows – they remain invisible. Assuming such a viewpoint, they are not exclusively products of art, but rather indicate or hint at a reality not visible to the eye.
Looking first at the manifold shadow forms, the photographs of these shadows stimulate our fantasy. Artistically they stand in relationship to Max Ernst: They are “Beyond Painting” and Romanticism. For the person who goes to a park or woods, they form a spiritual background, which is, granted, invisible, but – by knowing of the actual existence of these pictures – may just have an enlightening effect on the mind.
What is the relationship of the photographs to garden art? Beginning with the painting of idealized landscapes, in the 18th century the idea came about to transform pictures into the landscapes. The view of an external reality was thus transported into an idealized picture and then made into an idealized landscape. The Chroma project implements this process as a photographic technique. A shadow in reality produces an idealized picture through selection, with the subsequent effect of an actual thought – as a fictional fantasy – in the mind of the viewer.
Chroma
Ce sont plusieurs expériences qui m'ont conduit à faire ces photographies. Depuis longtemps je suis à la recherche de quelque chose qui ne soit pas spectaculaire, qui ne se prenne pas trop au sérieux, qui me laisse tranquille. Je m'étais toujours imaginé des photos intéressantes. Fini avec ça! Simplement être dans un jardin et prendre des photos. Cela me plaisait; aucune idée particulière – simplement une pelouse, des arbres et le ciel.
Conduit par cette idée et par la lecture du livre exceptionnel de Hans von Trotha «Le jardin anglais», je visitai les célèbres jardins de paysage anglais du 18ème siècle (Rousham, Stourhead, Petworth etc.). L'invention historique de transformer les panoramas de la peinture de paysage en nature aménagée me fit remarquer que les photographes – concentrés sur un motif – plaçaient le plus souvent un objet dans l'image. J'étais tenté par l'idée de trouver des images qui ne cherchent pas à montrer un objet particulier afin d'attirer le regard. Je trouvais ces images dans la «Forêt de la paix» et dans le «Jardin botanique» (Forstbotanischer Garten) de Cologne où toutes les photographies devaient être réalisées.
Quelque temps plus tard je vis dans un film un peintre installer un jour d'été son chevalet sous un arbre pour commencer son tableau. Avant qu'il fit son premier trait de pinceau, les ombres de l'arbre tombèrent sur la toile blanche. Je fus impressionné par les images qui changeaient rapidement et qui m'envahissaient par le simple jeux des ombres. Voilà ce que je voulais essayer. Alors je pris un tableau blanc qui devait me servir comme écran de projection pour attraper mes ombres. L'observation des ombres se révélait comme très intéressante. Des images différentes alternaient en séquences rapides. Commençant par des vues plutôt statiques et abstraites qui formaient un contraste épatant avec les vues concrètes du parc jusqu'aux images qui cessaient d'être abstraites et dans lesquelles on apercevait des formes. Dû aux jeu du vent dans les feuilles et les rameaux, les impressions se transformaient rapidement; comme dans un film montré avec une vitesse accélérée. Vous voyez des images où les présentations abstraites et concrètes se réfèrent les unes sur les autres.
Les photographies de la série «Chroma» montrent des images d'ombres projetées dans un parc ou dans une forêt. Ces images restent cachées à l'oeil du spectateur qui se trouve dans le jardin, car l'air ne capte pas les ombres diverses, pourtant les laisse passer: elles restent invisibles. Considérées de cette façon, ces photographies ne sont pas uniquement des produits artistiques, mais en même temps des indices ou références à une réalité non visible.
Compte tenu de la forme variée de ces ombres, leurs images photographiques peuvent éclairer l'imagination. Il faut les regarder en relation avec l'oeuvre de Max Ernst: «Au-delà de la peinture» et du romantisme allemand. Pour les visiteurs d'un parc, elles représentent une sorte d'arrière-plan mental, qui certes n'est pas visible, mais peut jeter une lumière dans l'esprit de ceux qui ont connaissance de leur existence réelle.
Qu'est-ce qu'un photographe est capable de faire pour l'art du jardin? En partant de la peinture de paysages idéalisés, l'idée est née de re-transférer des images en paysage. La vue d'une réalité extérieure fut transformée en image idéalisée, et celle-ci re-transformée en paysage idéalisé. Le projet «Chroma» veut suivre ce processus par le moyen du procédé photographique. Une ombre réelle, invisible produit par sélection une image idéalisée et agit ensuite dans l'esprit du spectateur.
Chroma
Es sind verschiedene Erlebnisse, die mich zu diesen Fotografien geführt haben. Schon lange Zeit bin ich auf der Suche nach Unaufdringlichem, das sich nicht wichtig macht, das mich in Ruhe läßt. Immer hatte ich mir Bilder vorgestellt, die mir interessant schienen. Damit sollte Schluß sein. Einfach in einem Garten zu sein und Bilder zu fotografieren. Diese Vorstellung gefiel mir; keine besondere Idee – einfach Wiese, Bäume und Himmel.
Geleitet von dieser Vorstellung und der Lektüre des hervorragenden Buches: Hans von Trotha „Der Englische Garten”, besuchte ich berühmte englische Landschaftsgärten des 18. Jahrhunderts (Rousham, Stourhead, Petworth und andere). Die historische Idee, Ansichten der Landschaftsmalerei in gestaltete Natur zu überführen, machte mich darauf aufmerksam, dass Fotografen – auf ein Motiv konzentriert – meist ein Objekt in einem Bild platzieren. Mich reizte die Idee, Bilder zu suchen, die kein bestimmtes Ding erfassen, welches das Auge auf sich zieht. Ich fand solche Bilder im Friedenswald und dem Forstbotanischen Garten in Köln, wo alle Aufnahmen entstehen sollten.
Kurz danach sah ich in einem Film einen Maler, wie er an einem sommerlichen Tag seine Staffelei im Freien unter einem Baum platzierte, um sein Bild zu beginnen. Noch bevor er den ersten Pinselstriche setzte, fielen Schatten des Baumes auf die weiße Leinwand. Ich war beeindruckt von den schnell wechselnden Bildern, die allein durch das Spiel der Schatten auf mich einströmten. Das wollte ich probieren. So nahm ich eine weiße Platte, die mir als Projektionsfläche dienen sollte, um meine Schatten aufzufangen.
Die Beobachtung der Schatten erwies sich als sehr faszinierend. Verschiedene Bilder wechselten in schneller Folge. Angefangen von eher statischen abstrakten Ansichten, welche mit der konkreten Ansicht des Parks verblüffend kontrastieren, bis hin zu Abbildungen, die aufgehört hatten, abstrakt zu wirken und in welchen Formen zu sehen waren. Durch das Spiel des Windes in den Blättern und Ästen veränderten sich die Eindrücke sehr schnell; wie in einem Film, der mit höherer Geschwindigkeit abgespielt wird. Sie sehen Bilder, in denen scheinbar abstrakte und konkrete Darstellungen aufeinander verweisen.
Die Fotografien „Chroma” zeigen Bilder von projizierten Schatten in einem Park oder Wald. Dem Auge des Betrachters im Garten bleiben diese Schattenbilder verborgen, da die Luft diese vielfältigen Schatten nicht auffängt, sondern hindurchläßt – sie bleiben unsichtbar. Die Fotografien sind so betrachtet nicht ausschließlich künstlerische Endprodukte, sondern auch Indizien oder Verweise auf diese dem Auge nicht sichtbare Wirklichkeit.
Ausgehend von der mannigfaltigen Gestalt der Schatten, mögen die Fotografien dieser Schatten die Fantasie erhellen. Sie stehen in einem künstlerischen Zusammenhang mit Max Ernst: „Jenseits der Malerei” und der deutschen Romantik. Für den Besucher eines Parks bilden sie einen geistigen Hintergrund, der zwar nicht sichtbar ist, aber – um die tatsächliche Existenz dieser Bilder wissend – im Geiste erhellend wirken mag.
Was kann ein Fotograf für die Gartenkunst tun? Ausgehend von der Malerei idealisierter Landschaften kam die Idee auf, Bilder wieder in Landschaft zu überführen. Die Ansicht einer äußeren Wirklichkeit wurde in ein idealisiertes Bild übertragen und dann wieder zu idealisierter Landschaft gemacht. Das Projekt „Chroma” vollzieht diesen Prozess als lichtbildnerisches Verfahren nach. Ein realer, unsichtbarer Schatten erzeugt ein idealisiertes Bild durch Auswahl und wirkt als realer Gedanke – als fantastische Fiktion – wieder im Geiste des Betrachters.